Les 10 dates clés de l’histoire de l’esclavage et de son abolition en France
- URSULET François-Christ.
- 20 mai 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 mai 2019
A l'occasion de la 171 ième commémoration du souvenir de l’esclavage et de son abolition, nous vous rappelons les 10 datés clés d’un système barbare et inhumain initié dans le monde arabo-musulman mais institutionnalisé par les européens qui ont organisé l’esclavage transatlantique.

Entre 12 et 18 millions d’Africains ont ainsi été déportés depuis l’Afrique subsaharienne vers les Amériques durant près de 2 siècles entre le milieu du 17ème siècle et les années 1850.
Les 10 dates clés de l’histoire de l’esclavage et de son abolition en France
1635: Occupation de la Guadeloupe et la Martinique par la France.
1642: Louis XIII autorise la traite des Noirs.
1685 (mars): Louis XIV édicte le « Code noir », qui réglemente la vie des esclaves dans les colonies françaises. L’Article 44, notamment, dénie tout droit juridique et officialise le statut des esclaves comme des « biens meubles », que l’on peut posséder, vendre ou échanger. D'autres articles légitiment le châtiment corporel et la peine de mort.
1794 (4 février): Sur une proposition de l'abbé Grégoire, le décret d’émancipation et d’abolition de l’esclavage adopté par Robespierre et les membres de la Convention est enfin étendu aux colonies françaises. Cela fait suite aux révoltes qui éclatent en août 1791 à Saint-Domingue (Haïti) et à la proclamation de l’abolition de l’esclavage dans cette île en 1793.
1802 (20 mai): Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage par décret. Dans le même temps, il mène une répression intense dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en Guyane. Toussaint LOUVERTURE, figure de la révolution des esclaves à Haïti, est arrêté.
1804 (1ier janvier): Proclamation de l’indépendance d’Haïti, sous la direction de Jean-Jacques DESSALINES, qui devient la première République noire du monde. Les anciens esclaves ont vaincu l’armée napoléonienne.
1807: La suppression de la traite négrière est votée en Angleterre, suivie en 1833 de l’abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques.
1848 (27 avril): Promulgation du décret abolissant l'esclavage dans les colonies et possessions françaises, sous l'impulsion de Victor Schœlcher, sous-secrétaire d'Etat aux colonies.
1848 (22 mai): un soulèvement à la Martinique entraîne la proclamation du décret d'abolition de l'esclavage (environ 74.000 esclaves émancipés). Suivent l'émancipation :
Le 27 mai : de la Guadeloupe (environ 87.000 esclaves émancipés).
Le 10 juin : de la Guyane (environ 13.000 esclaves émancipés).
Le 20 décembre : de la Réunion (environ 62.000 esclaves émancipés).
1849 (30 avril): Vote de la loi qui fixe le montant des indemnisations aux colons. Plus de 126 millions de francs de l’époque sont versés aux anciens propriétaires d’esclaves par l’Etat, soit l’équivalent de 4 milliards d’euros aujourd'hui.
Et de nos jours ?
1998 (23 mai): Commémoration pour les 150 ans de l’abolition. Une marche silencieuse réunit 40.000 personnes dans les rues de Paris réclamant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité.
2001 (10 mai): La loi n°2001-434 dite loi TAUBIRA « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » est votée par le Parlement, avant d’être promulguée le 21 mai suivant. En 2006, Jacques Chirac fera du 10 mai la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.
2013 (15 mai): Une redéfinition de l’esclavage est inscrite dans le code du travail :
« Le fait d’exercer sur une personne les attributs du droit de propriété ou de la maintenir dans un état de sujétion continuelle en la contraignant à une prestation de travail, ou sexuelle, ou la mendicité, ou toute prestation non rémunérée ».
« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdites sous toutes leurs formes » - Article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
"Il y a une chose pire encore que l'infamie des chaînes, c'est de ne plus en sentir le poids". Gérard Bauër
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